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Le regret, un acte d’humilité ; le pardon, un effort de générosité (Par Tibou Kamara)

La Guinée que d’aucuns avaient hâtivement caricaturée terre d’intolérance et de violences, théâtre de conflits futiles et persistants, s’illustre, régulièrement et à maints égards, comme une famille unie et solidaire où les querelles ne durent jamais longtemps, comme un pays où les uns et les autres savent se surpasser pour aller à la paix des braves.
Après les passes d’armes électorales, propres aux grandes démocraties et aux antagonismes politiques liés à la conquête ou la conservation du pouvoir, les acteurs, sans bruit ni trop de vagues, finissent par s’engager résolument dans une paix des braves.
Pourvu que personne ne s’exclue de cet élan nouveau et prometteur ; bien au contraire, que tous en tirent l’inspiration et la sagesse de tourner une page sombre et tumultueuse chargée de confrontations parfois tragiques, afin de panser les blessures et les frustrations pour un nouveau départ profitable à tous.
Que ceux qui ont péché par excès de zèle, et brillé par des actes de défiance démocratique et de rupture républicaine rangent leurs armes !
Que ceux qui ont triomphé des pires adversités et subi des actes d’inimités quelquefois meurtriers, aient la grandeur d’âme, comme le souhaite le Président Alpha Condé, d’apaiser leur colère – même légitime – et de réfréner surtout la moindre envie de vengeance.

Le Professeur Alpha Condé, cible de perfides attaques et victime des pires cabales, a entrepris de ‘’tourner la page’’, et voudrait entraîner dans son sillage tous ses partisans, y compris donc ceux qui sont restés très remontés à cause des agressions subies et des invectives dont ils sont l’objet, dans un espace public pollué par la propension qu’ont certains à casser tous les codes et traîner dans la boue leurs compatriotes. Même les symboles n’étant pas épargnés.

L’enchaînement des mesures de grâce présidentielle en faveur de Guinéens condamnés à des peines d’emprisonnement, montre que pour Alpha Condé une faute avouée doit être non pas pas seulement pardonnée à moitié, mais absoute si cela peut être un gage de paix et de concorde nationale. Peu importe que des gens qui jouissent de leur liberté et vivent paisiblement en famille essayent de banaliser, ou pire, de pourfendre un acte pourtant si noble.
Puisque cela est évident : ce ne sont sans doute pas la fausse indignation et les insinuations malsaines d’éternels grognons qui vont arrêter l’élan du Président de la République, saper la dynamique de paix et de rassemblement des Guinéens ou arrêter l’histoire en marche, autant dire l’avenir en construction.
La Guinée des bonnes volontés, de la bonne foi et des consciences tranquilles semble se retrouver encore, dans cette phase de la vie de la nation, en face de celle des « diviseurs » et des pêcheurs en eaux troubles qui n’entendent prospérer que dans la zizanie, le chaos.
Quand certains travaillent au meilleur pour tous, d’autres multiplient les incantations pour appeler le pire. Parce qu’ils ne se retrouvent pas dans la République et croient pouvoir faire de la Démocratie un alibi pour couvrir leurs crimes. Ils ne vivent pas seulement en marge de la société et de l’histoire, ils se bannissent de l’avenir tout en vivant l’enfer du présent.
On est toujours victime de soi, lorsqu’on s’est donné comme destin d’être un bourreau pour les autres.

Tibou Kamara

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