Accueil À LA UNE Pentagone :Le CESA très amer contre le régime de Conakry

Pentagone :Le CESA très amer contre le régime de Conakry

Le prestigieux think thank américain le Centre d’études stratégiques de l’Afrique lié au ministère américain de la défense, vient de publier une analyse sur la situation politico-sociale de la Guinée qu’il qualifie de « grave » et qui pourrait déstabiliser la sous-région.

Dans un rapport intitulé « Désamorcer la crise politique en Guinée « publié sur son site web, le Centre recommande des « sanctions ciblées » contre les responsables guinéens et demande aux organisations internationales de « retirer à la Guinée sa qualité de membre et de ne pas reconnaître la validité du référendum ou des élections législatives« .

Estimant que « l’expérience montre que les chefs d’État africains qui sont restés au pouvoir pendant plus de 10 ans ont accumulé les actes de répression et de corruption et généré instabilité financière, sous-développement et conflits dans le pays« , le Centre interpelle la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’appliquer sa charte ; celle-ci interdit « la violation de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, mais aussi du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. » Le Centre remarque aussi que ni la CEDEAO, ni l’OIF, l’UA et l’UE n’ont reconnu le double scrutin ayant eu lieu en Guinée le 22 mars dernier.

Le rapport est aussi très critique de l’instrumentalisation des forces de sécurité par le pouvoir et les tueries de protestataires pacifiques et trouve une « solidité » de la société civile et de l’opposition qui ont organisée des manifestations pacifiques férocement réprimées avec des dizaines de morts.

Cette nième accusation du régime de Conakry par une ONG étrangère, après celles d’International Crisis Group, de Human Rights Watch et d’Amnesty International, vient dans la foulée de la grave crise sanitaire du Covid-19 qui secoue la planète entière avec son corrolaire de désastre économique.

Tout porte à croire que le président Condé par cet acte en défiance de la majorité des Guinéens et de toute la communauté internationale est maintenant en collusion directe avec les pays occidentaux grands bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.

Selon les lanceurs d’alerte Wikileaks, les Etats-Unis et la France ont joué un rôle important  dans le renversement du régime militaire de Moussa Dadis Camara et du CNDD (conseil national pour la démocratie et le développement) et ont mis tout leur poids diplomatique pour organiser la transition et le scrutin qui a vu le président Condé accéder au pouvoir en 2010. La déception est d’autant plus grande dans certains milieux occidentaux il se rapporte que ce sont la Chine, la Turquie et la Russie qui occupent le terrain et qui sapent les efforts de démocratisation et de stabilisation de la Guinée, sabrés par l’apparente détermination du président guinéen à ne pas jouer le jeu de l’alternance pacifique.

Le Centre d’études stratégiques de l’Afrique est un organisme du Département de la défense des États-Unis, créé et financé par le Congrès américain, pour l’étude des problèmes de sécurité se rapportant à l’Afrique. Il sert de forum de recherche bilatérale et multilatérale, de communications, d’échange d’idées et de formations ouvert aux civils comme aux militaires.

Source: guineenews

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