Sénégal: au moins 40 morts dans un tragique accident routier, un deuil national de 3 jours décrétés

Au Sénégal, un terrible accident de la route a eu lieu dans la nuit de samedi à ce dimanche 8 janvier. Le bilan – encore provisoire – fait état d’au moins 39 personnes qui sont décédées dans la collision de deux bus et 78 blessés pris en charge dont des cas graves. Cela s’est passé dans le département de Kaffrine, à environ 250 km à l’est de Dakar.

Cela s’est passé aux environs de 3h30 du matin, sur la route nationale 1 (R.N.1), à hauteur de la localité de Sikilo. D’après les premiers éléments de l’enquête, un bus de transport public de voyageurs a quitté sa trajectoire après l’éclatement d’un pneu. Il a alors «heurté frontalement un autre bus venant en sens inverse», indique un communiqué du procureur.

Selon le procureur, la gendarmerie, les pompiers ainsi que les services de secours se sont arrivés sur les lieux. Les ministres de l’Intérieur, de la Santé ou encore des Transports terrestres sont attendus sur place. «Tous les services d’urgence des hôpitaux, les réanimations et les blocs opératoires sont en situation d’alerte maximale pour la prise en charge des urgences et besoins chirurgicaux», a indiqué le ministère de la Santé.

Deuil national

Dans des messages sur les réseaux sociaux, le président Macky Sall s’est dit «profondément attristé par ce tragique accident routier». Un deuil national est décrété à partir de lundi 9 janvier et pour trois jours. Le chef de l’État annonce également la tenue d’un Conseil ministériel dès demain lundi pour «la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs».

La réunion sera présidée par le Premier ministre Amadou Ba.

L’opposant Ousmane Sonko a annoncé le «report» de ses activités de levée de fonds prévues aujourd’hui.

C’est l’un des accidents les plus meurtriers de ces dernières années dans le pays. Cette nouvelle suscite de nombreux messages de condoléances mais aussi des appels à des actions concrètes pour éviter de tels drames.

Les transporteurs et chauffeurs estiment que les responsabilités doivent être partagées si l’on veut trouver une solution durable. «Tout le monde est responsable ! Que l’État ne cherche pas de boucs-émissaires en indexant les chauffeurs !», disent les transporteurs.

Momar Sourang est le coordonnateur du collectif des professionnels des transports routiers du Sénégal et président de la Commission transport du groupement économique du Sénégal. Selon lui, il faut couper la poire en deux et mettre dos à dos l’État central et les transporteurs, explique-t-il au micro deBirahim Touré. «À chaque fois qu’il y a des accidents, le discours des autorités renvoie une image caricaturale : le chauffeur est un indiscipliné et le transporteur un cupide, raison pour laquelle il ne veut pas changer ses véhicules. C’est un problème qui concerne tout le monde, mais personne ne doit accuser l’autre. Chacun doit retourner son pouce sur lui et se dire quelle est ma part de responsabilité.»

Parmi les mesures urgentes à prendre, les transporteurs estiment que le gouvernement doit se hâter sur plusieurs propositions discutées mais jamais mis en œuvre. Momar Sourang pointe certaines mesures du doigt : «La conduite d’un bus obéit à une formation. Aucun chauffeur n’a un centre de formation et il appartient à l’État de le faire. Il y a un problème d’infrastructure. Je voudrais dire à Son Excellence le président Macky Sall de commanditer un audit des infrastructures routières pour voir en réalité si ces infrastructures routières correspondent au niveau du trafic.»

Avec RFI