À N’Zérékoré, dans l’intimité de sa modeste demeure, Odilon Théa, figure pionnière du journalisme guinéen, se bat contre une maladie qui l’affaiblit de jour en jour. À 77 ans, celui qui a consacré plus d’un demi-siècle à informer les Guinéens se retrouve aujourd’hui démuni, réduit à lancer un appel émouvant pour obtenir les soins nécessaires.
Rencontré ce vendredi 30 octobre, Théa arbore un polo aux couleurs multiples et un pantalon gris, mais ce n’est pas son style qui attire l’attention. Ce sont ses mains tremblantes, le visage marqué par la fatigue et la voix affaiblie d’un homme qui autrefois faisait vibrer les ondes de la radio. Il a presque perdu la maîtrise de ses gestes, et chaque bouchée, chaque gorgée d’eau, nécessite l’assistance d’un proche. « J’ai essayé de me faire soigner à Conakry, mais malgré les médicaments et les dépenses, la maladie ne recule pas. Au contraire, elle s’aggrave. Mes mains tremblent, mon visage aussi, et je lutte pour parler correctement, moi qui ai enseigné la diction… »,confie-t-il, la voix chargée d’émotion.
Odilon Théa, ce journaliste de légende, espère toujours. Il en appelle aux âmes bienveillantes et au soutien de l’État pour obtenir enfin un diagnostic complet. « À ceux qui peuvent m’aider, je suis à N’Zérékoré, dans le quartier Kpamah II. J’attends avec impatience leur aide pour comprendre ce qui me ronge. Je prie pour que le gouvernement ou des bonnes volontés puissent venir en aide à Odilon Théa, cet homme qui a tant donné », lance-t-il, les yeux humides mais l’esprit ferme.
Né en 1947 à Samoé, Odilon Théa est une icône, un pilier de la presse guinéenne. Recruté dans les années 60 pour intégrer une école de journalisme, il est ensuite formé en Suisse, avant de marquer l’histoire des médias guinéens à la Voix de la Révolution , actuelle RTG, où il a occupé les fonctions de rédacteur en chef et de responsable des programmes.
Aujourd’hui, il porte son mal avec dignité, mais son appel est un rappel poignant : soutenir Odilon Théa, c’est honorer la mémoire d’un homme qui a dédié sa vie à informer son peuple. Pour sa famille, pour la mémoire collective guinéenne, il est temps de répondre à cet appel de détresse.
Source: Planete7.info