Depuis quelques semaines, certains artistes guinéens, pas les moindres, affichent au grand jour leur soutien au président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. Les chansons dédiées et les concerts organisés à son honneur se multiplient. Si certains acteurs politiques qualifient ces soutiens de démagogiques, Bella Kamano, journaliste et acteur politique pense qu’au nom de la démocratie, il faut respecter le choix de ces artistes. Il croit que personne n’a le monopole de la vertu et que , les convictions politiques ne sont pas l’unité de mesure du patriotisme.
« Mes propos s’adressent aux militants et aux acteurs politiques qui s’emberlucoquent à s’en prendre aux artistes qui ont décidé d’apporter leur soutien au président Mamadi Doumbouya. Je rappelle que les artistes sont partie intégrante de la société guinéenne, et ils sont citoyens au même titre que tous avant d’être des artistes. Donc, il est impossible de leur nier le droit de choisir et de soutenir qui ils veulent. Si nous voulons construire une société qui se veut démocratique, il faut que chaque citoyen guinéen ait la liberté d’exprimer ses opinions par le canal de son choix. Qu’il ait aussi la liberté de choisir son camp politique. C’est le cas de certains artistes qui ont soutenu et chanté les présidents des partis politiques. Nous avons par exemple, des artistes tels que Lama Sidibé et Bras-cassé dont les tubes à succès résonnent encore et continuent d’être utilisés à l’occasion des activités politiques. Et tant qu’ils vivront, cela va continuer ainsi. Peut-on traiter tous de démagogues, de vendus ou de fainéants? Pendant que personne ne peut même prétendre détenir le monopole de la vertu. Il est temps que les uns arrêtent de croire que tant que les autres ne sont pas dans leur camp politique ou ne pensent pas comme eux, ils ne sont pas des patriotes. Les convictions politiques ne sont pas l’unité de mesure du patriotisme. Chaque acteur politique devrait plutôt s’investir dans la lutte contre le handicap démocratique à l’interne. Ou, à défaut d’être démocrates soyez au moins pantophiles, conclut Bella Kamano ».
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