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Violences sexuelles en Guinée : Amnesty International appelle au renforcement de l’assistance aux victimes (Rapport)

Depuis plusieurs années, l’ONG Amnesty International mène des recherches sur les violences sexuelles en Guinée.

Selon, le rapport de l’organisation présenté à la presse ce mardi 27 septembre 2022, plus de 400 plaintes pour viol ont été enregistrées par les services habilités. Cependant, de nombreuses victimes dénoncent l’absence d’une prise en charge.

« Les autorités guinéennes se sont engagées à combattre les violences basées sur le genre et le viol. Nous les appelons à prendre des mesures concrètes afin de renforcer les efforts entrepris par I’État pour prévenir les violences sexuelles et garantir aux victimes l’accès aux soins et à la justice », a déclaré Samira Daoud, directrice régionale Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty International.

L’accès à la justice pour les victimes constitue un autre obstacle ce, malgré le renforcement du cadre juridique et la création d’unités de police et de gendarmerie spécialisées en violences sexuelles.

A en croire ces spécialistes des droits humains, le nombre d’experts médico-légaux reste insuffisant dans le pays.

« Les enquêtes judiciaires sont souvent entravées par le manque de ressources et de formation pour répondre aux affaires de violences sexuelles et mener des investigations, ce qui a un impact négatif sur la quête de justice des victimes »,a fait remarquer Samira Daoud.

En tout, cinquante (50) personnes ont été interrogées dont une vingtaine de victimes à travers Conakry, N’zérékoré et Mamou. A l’issue des recherches, les enquêteurs ont formulé plusieurs recommandations à l’endroit des autorités guinéennes, notamment la mise en place accélérée de l’observatoire national de lutte contre les violences basées sur le genre.

– Lutter contre les violences sexuelles sous toutes ses formes conformément aux obligations internationales de la Guinée en matière de droits humains, et conformément aux normes énoncées dans les lignes directrices pour lutter contre les violences sexuelles et leurs conséquences en Afrique et en appliquant les lois nationales;

– Adopter une loi générale sur la violence à l’égard des femmes et ériger en infraction toutes ses formes, conformément au droit international et aux standards en la matière;

– Réviser la définition du viol dans le droit guinéen afin que celle-ci soit basée sur l’absence de consentement et non sur I’utilisation « de la violence, de la contrainte ou de la surprise », et de se conformer ainsi aux droits et standards internationaux;

– Rétablir l’Institution nationale indépendante des droits de l’homme, à travers un budget adéquat et d’un personnel suffisant et formé, lui permettant de s’acquitter pleinement de son mandat conformément aux principes de Paris qui édictent un ensemble de normes internationales pour encadrer et guider le travail des institutions nationales des droits de l’homme (INDH)

– Accélérer la mise en place effective de l’Observatoire national de lutte contre les violences basées sur le genre et lui donner les ressources et financements adéquats pour remplir sa mission, notamment la collecte et la publication de statistiques nationales fiables sur les violences basées sur le genre, ventilées par sexe, âge et autres caractéristiques pertinentes ;

– Renforcer les capacités du pouvoir judiciaire, de la police et des autorités chargées de l’application de la loi, ainsi que des travailleurs sociaux et sanitaires, et de tout autre fonctionnaire participant à la prévention et à la lutte contre les violences fondées sur le genre et la violence à l’égard des femmes, conformément au cadre juridique national;

– Mettre en place des centres multi-services et des centres d’hébergement conçus pour fournir l’ensemble des services de protection, des soins de santé et des services d’aide juridique, et pour
garantir la sécurité des victimes, y compris celles accompagnées de leurs enfants;

– Garantir l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur tous les cas de violences sexuelles et la poursuite des auteurs présumés lors de procès équitables ;

– Mettre fin à la pratique des règlements extrajudiciaires en sensibilisant les autorités coutumières et traditionnelles sur leur interdiction, et en sanctionnant ceux qui violent cette interdiction;

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